Histoire
Le territoire d’Yronde et Buron
Il semble avoir été habité ou tout du moins traversé dès l’époque néolithique, comme en témoigne la présence d’une grotte au lieu dit Four Labrouque. Située à une altitude de 580 m, cette caverne constituait un abri favorable compte tenu de sa bonne exposition et un site stratégique de surveillance par le point de vue remarquable sur l’Allier. Les sources écrites et les fouilles archéologiques tendent à confirmer cette hypothèse.
Dans son ouvrage "Récits d’un touriste auvergnat", J.B. Bielawski écrit : "La caverne (…) située presqu’au sommet de la montagne (…) dans le porphyre même : on dirait une vaste soufflure de la roche agrandie de main d’homme. Une grande partie de la caverne est comblée par des débris provenant des carrières en exploitation. Bien exposée, sèche et saine, elle a dû servir d’abri à l’homme primitif ; nous en avons recueilli aux alentours plusieurs haches néolithiques et un joli nucléus en silex…". Un sondage archéologique réalisé en 1985 conforte l’intérêt du site de Four Labourque dans la phase d’expansion géographique de la culture chasséenne en Basse Auvergne.
Le cadastre de Cassini montre l’existence au XVIIIe siècle du village d’Yronde et des lieux-dits de la Molière et les Verdiers.
Une voie romaine traversait la commune. Nous pouvons en voir quelques traces dans la descente des Vias entre La Molière et Yronde.
Yronde
YRONDE est connu sous le vocable de Ecclésia de Hyrandis en 1015.
D’après Tardieu, la seigneurie d’Yronde était détenue de 1669 à 1685 par Maximilien de Sommièvre, écuyer et fils de François, seigneur de Parentignat.
Origine du nom. Les linguistes avancent plusieurs hypothèses. La forme la plus ancienne du toponyme connue, Hyrindis, date de 1015.
Le nom viendrait du vieux mot français aronde = hirondelle ou du latin hirundo qui a le même sens. D’autres linguistes voient dans Yronde la racine pré-celtique ir- qui possède un rapport avec l’eau. La dernière hypothèse qui semble la plus vraisemblable indique que le toponyme pourrait représenter la corruption d’une ancienne appellation gauloise Igorando ou Icoranda avec les deux radicaux equo = eau et randa = limite, ce qui signifierait frontière marquée par de l’eau. On pense bien entendu à la frontière que représentait la rivière Allier à une époque où les ponts n’existaient pas.
Buron
BURON était un fief qualifié de baronnie. Jean I, comte d’Auvergne possédait Buron en 1371. Marie de Flandres, sa mère, en jouissait aussi. Les Comtes d’Auvergne, descendants de Jean I, eurent ensuite ce fief dans leurs domaines.
Catherine de Médicis, leur héritière, en fit donation en 1560 à son maître d’hôtel, Antoine de Sarlans pour le récompenser de ses services. A cette époque, Buron comprenait Yronde, la Molière, les Chaux, Parent, Fontcrépon. Le fief resta aux mains de la famille de Sarlans jusqu’en 1665. Maximilien de Sommièvre, seigneur de Parentignat rendit foi et hommage au roi en 1669 pour une partie du fief de Buron. En 1644, Jacques Louis de Gironde était seigneur de Buron, du Montel et de Neyronde. Le fief resta dans la famille jusqu’au jour où il fut vendu à M. de Verdonnet, dernier seigneur de Buron en 1789.
Origine du nom. Deux hypothèses sur l’étymologie du toponyme.
La 1ère forme du mot que nous fournissent les chartes du moyen-âge est Buyro qui devient ensuite Buro. Il faut chercher l’origine de ce mot dans une racine ancienne que l’on retrouve dans le mot breton bîr (pluriel bîrou) qui veut dire flèche. Le rocher de Buron présente la forme d’une pyramide tronquée. A plusieurs endroits se voient des bases de rocs isolés qui ont été coupés pour obtenir une surface à peu près plane. Ces rocs épointés devaient ressembler à l’origine à des flèches (byrou dans le patois d’Issoire). Ce nom serait d’origine celtique et remonterait à l’époque arverne de notre Histoire locale.
Autre hypothèse : le nom se retrouve dans l’ancien français bur qui désignait une hutte. Le terme est dérivé du germanique bauer (ou bûr) qui correspondait à une petite habitation. Le nom du lieu signifierait un "assemblage de huttes". Le village blotti au pied du château pouvait montrer cet aspect au Moyen-âge.
Le château était une forteresse placée en hauteur sur un puy, mentionné dès 1371. Seuls des dessins, bien qu’un peu éloignés de la réalité, permettent d’en avoir une idée.
Au travers d’une monographie de A. Montadier, Buron renvoie l’image d’un village rural groupé en contrebas d’un puy (La Motte), ouvert sur des étendues de terres cultivées et de pâturages. Malgré un état de dégradations avancées, le château et ses quatre tours rondes, situés sur La Motte, dominent le village.
En 1594, Hugues de Faydides, seigneur de Chauselle qui en 1592 était capitaine du château de Buron s’empara de ce château pendant les guerres de la Ligue et refusa de la rendre.
En 1633, le sieur d’Oradour, seigneur de Buron, mit une opposition à la démolition du château de Buron.
Les sources concernant l’histoire du château de Buron relèvent plus de la légende que des faits réels. Les sires de Buron causèrent paraît-il l’épouvante dans toute la région. Leurs brigandages étaient dit-on facilités par l’existence de nombreux souterrains reliant le château aux villages.
La légende est illustrée sur la voûte de la chapelle : "Robert, sire de Buron s’était rendu odieux par ses crimes à tel point qu’on l’avait surnommé "le garou" et qu’il était la terreur du pays. Ayant un jour saccagé un monastère de la région, à la tête d’une troupe de bandits, il massacra le prieur et les moines. C’est alors qu’au meurtre et au vol, succéda le sacrilège. Prenant le saint autel pour siège, il osa festoyer et boire dans le temple. A ce moment éclata un orage. Poussé par une voix impérieuse, il dû monter un cheval noir et disparut en poussant un cri". Selon cette légende, il n’y avait le lendemain plus que les ruines du château à contempler que le feu avait ravagé.
La chapelle de Buron fut construite en 1770 pour remplacer celle du château.
Les Verdiers
Ce hameau situé entre Yronde et Buron est contigu à ce dernier.
Origine du nom. Le toponyme est issu du latin viridianum = verger. Le hameau se serait édifié là où les arbres fruitiers croissaient en abondance ce qui est tout à fait plausible car le terrain est tourné vers le sud et protégé des vents froids tandis que l’eau n’y manque pas.
La Molière
Ce hameau est situé à l’est d’Yronde, séparé de ce dernier par le ruisseau de la Palle.
Origine du nom. C’est un toponyme extrêmement courant en France qui provient du latin mollaria = terrain mou et humide. Mais le toponyme peut aussi provenir du latin molaria qui fait référence à un lieu d’extraction de pierres meulières et nous savons que c’est probablement le cas de notre hameau car ces pierres étaient extraites en ce lieu et de nombreux vestiges ont été retrouvés.
Fontcrépon
Ce hameau est situé en contrebas de la commune en direction de l’Allier.
Origine du nom. Le terme latin fons désignait une source qui prit le sens de fontaine vers le XIIe siècle. Le second élément du toponyme pourrait venir du celte krapp = rocher, ce qui évoquerait une source qui naît entre les rochers. La situation du hameau au pied du Puy Moriot avec ses multiples filets d’eau et ses fontaines et lavoirs correspond tout à fait à cette explication.
[1] Ouvrage de référence pour l’origine des noms
notes
[1] Jean-Marie CASSAGNE et Mariola KORSAK "Les noms de lieux du Puy-de-Dôme, d’où vient le nom de mon village ?" aux Éditions SUD-OUEST.
Jean-Marie CASSAGNE, linguiste de formation, ancien directeur du Centre culturel français de Miami et Mariola KORSAK, diplômée en linguistique et philologie romane de l’université de Cracovie.
Abbaye du Bouschet
Pendant six siècles, cette abbaye a accompli son rôle de citadelle de la prière et de gardienne de la nécropole des comtes d’Auvergne. Elle est pour ainsi dire la Saint Denis des Comtes d’Auvergne.
Ce comté fut durant trois siècles réuni par alliances et héritages successifs au Comté d’Auvergne : "les Comtes d’Auvergne sont apparentés de près à la généalogie de la centaine de saints couronnés qui illustrèrent l’Europe au Moyen Age", écrit M.A. Dorier. Cette abbaye fondée en 1192 fut successivement dénommée Vauxluisant (Vallis Lucida), puis Notre Dame de Valluisant, car située dans le vallon ensoleillé du ruisseau de la Palle ; puis Monasterium Vallis Lucidae en 1221, le Bochet en 1287.
Sarlan
SARLAN est connu sous le toponyme Sarlens en 1510. Cette terre faisait probablement partie du comté d’Auvergne et venait de Jean II qui transmit ce fief à son fils naturel Morinot, père d’Antoine de Sarlans.
Aubeyrat
AUBEYRAT est un hameau connu sous le vocable de Aubeira en 1518. Ce fief comprenait selon Tardieu un petit château dont il ne reste plus rien, et qui appartenait aux De Sarlans. Guillaume de Passat, écuyer, rendit foi et hommage au roi en 1670 pour le fief d’Aubeyrat. François Tixier, médecin à Vic le Comte acheta cette propriété en 1684. La seigneurie resta dans la famille avec Pierre Tixier, seigneur d’Aubeyrat et de Fontgiève, avocat au Parlement et maire de Clermont Fd en 1773 ; puis un second Pierre Tixier qui mourut en 1793.